| | Date d'inscription : 13/07/2016 | Mar 26 Juil - 20:25 Soupir et contrariété, sur mes lèvres parfaites, lasse et lassée d'expirer et de bailler un ennui mortel. Parfois il m'arrive de me demander ce qui a bien pu se passer dans ma tête le jour où j'ai déclaré que tout le monde se devait de dormir après les 18e tour de sablier. Bien sûr, il y a ce fieffé soleil, là haut dans le ciel, qui a l'audace de briller plus que je ne brille. Pourtant le palais ne subit pas ses affres et j'en suis la première victime.
Il est vrai que j'aime le silence quand c'est moi qui l'impose et je ne peux que me féliciter quand je constate qu'ils suivent toutes mes recommandations à la lettre et que pas un seul -excepté certains docteurs et miliciens- ne dérogent à ma règle; la mienne. Ils dorment gentiment et tandis que j'exulte mon ennui grandit. Ma bouche s'étire sincèrement d'agacement quand je me retourne dans mes coussins mille fois de trop et que le sommeil tarde visiblement à ma gagner.
Je me redresse donc et m'étire. J'ai envie de siffloter cet air, celui qui j'ai entendu ce matin. Un violoniste talentueux est apparu et, ma foi, il aurait bien plu à cet imbécile de Chopin. Plus vaniteux encore et plus talentueux. Si j'avais eu mon piano peut-être aurions-nous pu partager un duo ! Quel insigne honneur, vraiment, de pouvoir jouer en compagnie de son Empereur.
Quand je pense à cela j'ai envie de valser, de converser, de repenser à ces délicieuses matinées dans le pavillon d'été de ma famille. Les bals me manquent tellement. La nostalgie me saisit, traîtresse et fourbe, à la gorge et m'enserre. Surtout quand mon esprit vagabonde et repense à l'horrible mansarde qui, les derniers instants de ma vie en France, furent un calvaire. L'injustice m'étreint à son tour et mes rancœurs font trembler mes phalanges. Et, de guilleret, ma fabuleuse humeur s'en trouve assombrie.
J'ai besoin d'air. J'ai besoin de parcourir dans le silence que j'ai provoqué, ordonné, ce palais qui est le mien. Aussi, je me dirige en catimini dans les couloirs, un coussin à la main pour feindre une sieste impromptue dans un coin du palais si d'aventure je croise l'un de ces empêcheurs de flâner en rond qui sont à la solde de cette terrible Incarnation qui me fait trembler et soupirer à chaque fois qu'elle desserre la bouche.
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