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Douleur • Dipti

Moi
Date d'inscription : 13/08/2016
Béni





Moi
Béni
Lun 22 Aoû - 22:24
Au réveil comme d’habitude il y a l’oubli, la brève panique, l’ordinaire kyrielle d’interrogations (qui suis-je ou suis-je ou vais-je que fais-je pourquoi comment quand) ; comme d’habitude mais bien sûr Moi ne peut s’en rendre compte, si ce n’est grâce aux fiches résumant sa vie accrochées au-dessus du lit.

Ces fiches qui dénotent une habitude teintée peut-être de résignation.

Mais ce matin il a un peu de mal à les lire, il est obligé de plisser les yeux parce qu’il y a trop de lumière, beaucoup trop de lumière –et pourtant les volets sont fermés ? Il a l’impression que son cerveau pulse sous son crâne, cogne comme son cœur derrière ses côtes et c’est terriblement douloureux.

Dans un moment de lyrisme désespéré il se dit que son encéphale s’agite en protestation contre l’excès de place laissé suite à la disparation de ses souvenirs.

Puis la rationalité accordée par le savoir revient et --ajustement : ça n’a rien à voir, c’est une migraine.

Il ne s’en souvient pas mais elle était déjà là hier soir.
Il ne s’en souvient pas mais il vient de voir une toute petite note posée à côté de son oreiller (migraine au coucher. en cas de persistance aller voir un apothicaire).

Moi obéit toujours aveuglement aux instructions du Moi de la veille car celui-ci a plus d’expérience que le Moi du réveil (une simple journée d’expérience en plus s’avère non négligeable à son échelle).

Alors il va chez l’apothicaire, demandant deux fois son chemin au passage ; il a l’impression que certains Perlais le dévisagent car ils le connaissent mais lui ne les reconnait pas et ça lui donne une vague envie de pleurer.

Et puis, il a tellement mal à la tête.  

Lorsqu’il arrive (enfin) à destination, il se frotte les tempes et grimace brièvement sans même s’en rendre compte. Toutefois il se reprend vite et sourit, parce qu’il est comme ça, Moi ; il sourit à cette jeune demoiselle qui est sans doute l’apothicaire et qu’il trouve jolie car pour lui tout le monde est joli.

-   Bonjouuuur, je viens vous voir parce que… pour une migraine, en fait.

Il sait ce qu’il a, il sait ce qu’il lui faut ; mais jamais le savoir ne se substituera au savoir-faire. Ni aux matières premières, d’ailleurs.

-   Je sais ce qu’il faudrait que vous me prépariez, je vous l’ai écrit, tenez.

Il tend une recette rédigée de son écriture soignée à l’Incarnation, sans même se rendre compte à quel point cela peut être insultant ; Moi est vraiment persuadé de rendre service.
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Dipti
Date d'inscription : 12/08/2016
Incarnation





Dipti
Incarnation
Mar 23 Aoû - 12:11
Les yeux qui s'ouvrent et c'est ça qui revient. Ça, Dipti avait renoncé, à le nommer, parce que répéter douleur toute la journée rend l'esprit aussi clair que quand on écrit chaque chose que l'on a à écrire sur la même page, tout au long de sa vie. Ça devient rempli par l'encre, et on y voit plus rien. Et en plus, ça abîme le papier.

Depuis qu'elle l'avait apprit, elle se l'était répéter tellement de fois que s'en était presque devenu un mantra, voir une obsession, de mettre un mot sur ce qu'elle ressentait. Donner une appellation, une sonorité, ça rendait la chose tellement vrai quand on le prononçait à voie haute, mais ça devenait aussi tellement abstrait. Mal, oui, mais où, et à quelle intensité ? Alors elle avait éliminé ce mot de son vocabulaire quand elle avait commencé à chercher à lui donner des nuances, à le crier ou à le murmurer, à arrondir le "ou" ou à tenter de le faire sonner de manière sèche.

Dipti préférait y penser le moins possible, donc elle ne voulait plus pouvoir y mettre un mot, elle ne voulait pas l'avoir toujours scotché sur le bout de la langue, prêt à sortir dés qu'on lui demandait comment elle allait. Elle préférait chercher. Développer. Et ne plus se tracasser sur comment elle pourrait encore plus préciser.

Elle reportait son attention sur autre chose, parce qu'elle avait besoin de s'occuper, dans le silence de la boutique ou elle s'était établie, qu'elle partageait avec ceux qui lui apprenaient le métier, ou elle s'arrangeait pour être présente tôt le matin, quand il n'y avait encore personne. A part quelques rebelles. Comme celui qui venait de passer la porte d'entrée.

Dipti ne lui jeta qu'un regard en coin, n'osant pas croiser son regard, préférant dissimuler ses yeux derrière ses cheveux, et fixer la préparation en cours. Il avait une voix pleine d'un engouement qui lui vrillait les tympans. La joie des autres, ça l’exaspérait. Et elle ne savait pas trop pourquoi.
Et tandis que sa peau virait lentement au rouge écarlate, elle assimilait doucement le mot "migraine". Et elle aurait voulu lui lancer son bol à la figure pour ne pas lui avoir juste tendu son maudis papier. Et alors qu'elle commençait doucement à avoir la désagréable sensation que son crâne devenait trop petit pour contenir la totalité de son cerveau, et de se demander s'il allait céder à la pression, elle saisit avec précaution le bout de papier, s’assurrant de ne se faire aucunement mal avec, avant de le tirer sèchement de la main du jeune homme, en grommelant.

Si vous savez déjà ce que vous voulez, la prochaine fois je me passerais des symptômes.

Et en se tenant la tête, elle allait chercher chaque ingrédients marqués sur le papier, en calculant chacun de ses pas pour que ça plante des pieds ne se mette pas à la lanciner.

Elle se pose dans un coin, avec son bol et ses ingrédients, se recroqueville sur elle-même, en pestant de temps en temps. Parce que quand même, ici c'est censé être elle la spécialiste, c'est elle qui est censé faire les recettes. Elle a même soigneusement marqué sur un panneau en listant les différents symptômes, avec comme code des numéros, pour qu'on est pas à lui dire ou on a mal, qu'elle ne réalise pas. Parce qu'elle aimerait s'épargner ça.

Alors pour montrer son mécontentement, et aussi parce qu'elle est un peu vexée d'être sous-estimée sur sa capacité à trouver un remède pour une migraine, elle chiffonne le petit bout de papier, en fait une boule qu'elle lance en arrière, vers le client trop peu attentif pour elle.
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Moi
Date d'inscription : 13/08/2016
Béni





Moi
Béni
Ven 26 Aoû - 22:28
Elle a des gestes et une démarche étranges, une préhension délicate de l’extrême bout des doigts et des pas posés du bout du pied (doucement, très doucement, dans un frôlement contre le sol comme pour ne pas l’éventrer) et tout cela est intriguant bien sûr.

La boulette de papier rebondit sur son torse et Moi en sursaute presque ; sur son visage s’inscrit la moue contrite d’un gamin pris en faute.

Du plat de la main et doucement, très très doucement à son tour car il a presque peur de faire du bruit, de se faire remarquer, d’irriter davantage encore mademoiselle, il déplie la feuille qui a servie de projectile. Un moyen comme un autre de s’occuper tandis que l’esprit cherche à donner du sens à ce qui vient de se passer, du sens aux grommellements inaudibles de l’autre, aussi.

Finalement c’est l’environnement qui le lui explique le mieux.

-   Oh. Ca vous a vexée, c’est ça ? Pardon, c’était pas le but, je voulais juste aider mais, heu… vous pouvez faire autre chose si vous pensez que ça serait mieux ?

Ce n’était pas forcément la chose à dire non plus mais c'est toujours mieux qu'un "ça ne serait pas mieux je le sais" et puis disons que sa migraine lui sert d’excuse?

Il refuse, en revanche, que l’oubli en soit une de plus alors il sort ses petites fiches, ses meilleures amies, et griffonne quelques mots (avec un peu moins d’application peut-être que d’habitude).

-   Je ne recommencerai pas.

La note qu’il vient de rédiger devrait s’en assurer.
Moi laisse s’écouler quelques instants de silence en se balançant d’un pied sur l’autre d’un air incertain –incertain quant à la conduite à tenir et l’audace qui lui sera pardonnée.

Evidemment, finalement la curiosité triomphe et il s’approche (doucement toujours) de l’apothicaire.

-   Est-ce que je peux regarder ce que vous faites ?
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Dipti
Date d'inscription : 12/08/2016
Incarnation





Dipti
Incarnation
Mer 14 Sep - 23:15
La timidité se réveille quand elle l'entend s'approcher. En soit, Dipti n'a pas peur d'interagir avec les gens à proprement parler. Elle est plus intimidée par les différences qu'elle pourrait avoir avec des étrangers, elle a plus peur qu'on remarque ses anormalités, qu'on se questionne dessus, qu'on la blâme secrètement pour ce qu'elle n'a pas demandé d'être. Peut-être parce que, peut-être, elle se blâme un peu pour ça.
Elle se sent aussi un peu coupable devant les excuses du jeune homme, parce qu'elle devait bien avouer qu'il avait une bonne tête, un air un peu innocent et naïf de ceux qui ne méritent pas vraiment d'être réprimander, juste corriger.
Surtout qu'elle sait très bien qu'il a absolument raison pour le remède, et il le sait sans doute très bien lui-même, mais lui laisse quand même faire comme elle l'entend.
Alors, tendit qu'elle s'enveloppait dans ses cheveux comme on le ferait avec une couverture qui protégerait des monstres cachés sous le lit, Dipti hocha légèrement la tête, acceptant (plus ou moins sincèrement) que le jeune homme approche.

Elle touillait lentement la mixture, ayant bien prit soin d'envelopper ses mains dans des épais bouts de tissus, pour que le frottement des ustensiles contre sa peau ne la blesse pas, et que ses principaux outils de travail restent en bon état. Elle n'osait même pas regarder sa préparation, de peur de croiser dans le reflet défait de la mixture translucide, le regard du client, dont la proximité était déjà difficilement supportable. En grande partie parce qu'elle trouvait le silence, qui n'était pourtant pas si long et pas si pesant que ça, s'avérait être un réel calvaire qui pesait sur ses épaules de tout son poids. Dipti se sentait obligé de chercher à le remplir, comme si c'était un devoir qui lui était confié, quelque chose qu'on attendait d'elle.
Elle prenait tout le mal du monde à respirer, sentant ses joues, et tout son corps s'enflammer, devenir quasiment rouge carmin, laissant sa peau crier toutes les expressions que son visage ne pouvait montrer, dû; à la présence de la masse de cheveux qui lui entourait quasiment entièrement la tête.
Elle scrutait ses ongles de pieds, qui ressemblaient plus à des griffes tellement ils étaient long, surtout du au fait qu'elle avait peur de les couper, et marmonna entre deux grand soupir :

Vous pourriez aider...

Elle prit ensuite le temps de réfléchir à ses propres mots, à les mesurer, les peser, les examiner pour en extraire tout les sens, essayer de visualiser tout ce qu'on pouvait comprendre avec sa phrase, pour être sûre qu'on comprenne exactement ce qu'elle voulait dire. Et comme elle jugeait ne pas avoir été assez claire, elle finit par ajouter :

Avec les recettes des médicaments je veux dire... Peut-être qu'avec plus de remède, on pourrait plus atténuer la douleur...
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Moi
Date d'inscription : 13/08/2016
Béni





Moi
Béni
Mer 21 Sep - 22:35
Le tintement des ustensiles qui s’entrechoquent a quelque chose de rythmique, quelque chose de presque aussi régulier que le sang qui bat sous le crâne de Moi.

Qui bat trop fort trop fort trop fort TROP FORT

Le silence l’absorbe et l’avale et le digère et il s’y perd.

Une fois de plus ce sont des mots qui le font renaître.

Doucement, doucement, de quelques battements lents des paupières, Moi revient.

-   Ah, oui, oui, bien sûr…

Donnez moi des ordres donnez moi une mission donnez moi un objectif --quelque chose à faire pour oublier tout ce que j’ai oublié quelque chose à faire pour être utile n’importe quoi pour être quelqu’un valant un peu mieux que tout ce vide

Mais bien sûr il ne saurait s’en contenter.

Dans le silence ses yeux ont dévié des ustensiles sur lesquels il est bien incapable de se concentrer pour aller se poser sur leur propriétaire et bien sûr bien sûr il a une remarque à formuler –il a toujours une remarque à formuler.

-   Excusez-moi mais… vous vous sentez bien ?

Doucement, doucement.

Sans même s’en rendre compte, il s’est approché, pour être prêt à la rattraper si elle chute sans doute.

-   Vous êtes toute... toute rouge et vous avez l’air d’avoir…
Des problèmes respiratoires, des douleurs articulaires, une inflammation généralisée,  un syndrome anxieux, des céphalées, une asthénie majeure

Il est incapable de préciser sa pensée et maintenant qu’il y réfléchit c’est impossible car on dirait que chaque atome pèse un quintal sur l'Incarnation, sur ses épaules, sur ses joues, sur ses mains et dans le tout il n’y a rien à préciser.

-   mal ?

L'absolu à défaut de mieux.
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