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Where dark woods hide secrets. / Libre - Jour 85

Kauko
Date d'inscription : 27/07/2016
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Kauko
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Jeu 28 Juil - 17:46







where dark woods hide secrets.

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Tu sais quoi ?
Te voilà arrivé en bordure de la forêt des rêves brisés. Charmant nom, pour une forêt, tu ne trouves pas ? Non. Pas vraiment. Tu trouves justement qu’elle le mérite très bien, ce nom. Après tout, ce n’est pas une nouveauté que des explorateurs ont disparu en essayant d’en faire le tour, d’y tracer des sentiers, et autres choses qui permettraient de la traverser. Tu ne sais plus combien, exactement, ne sont pas revenus de leurs voyages. Par contre, tu sais que tu n’as pas spécialement envie d’en faire partie.
Tu regardes les arbres, devant toi. Ils sont immenses. Aussi larges que hauts. C’est justement ce qui te plaît, dans cette forêt, en plus d’une densité de population très réduite. Dominant les alentours de leur taille, les arbres sont comme un rempart, intimidant mais rassurant à la fois.
Tu as toujours été un peu bizarre, tu le sais, ça ? Oui. Tu le sais. Ou, tout du moins, tu en as vaguement conscience, ce qui est déjà un début.

Après tout, n’est-ce pas un peu étrange de toujours te tenir à distance des autres, comme tu le fais. Peut-être un peu. Mais c’est plus fort que toi. Les autres te font peur, si on peut dire ça comme ça.
Tu regardes, autour de toi, les alentours qui sont vides. C’est tant mieux, c’est parfait. De toute façon, tu ne comptes pas te perdre au beau milieu de cette forêt tropicale et de renflouer les rangs des disparus avec ton absence. Ça t’épargne déjà de devoir prévenir quelqu’un de où tu te rends. Non. Tu es juste venu pour dessiner, essayer de deviner les bords de la forêt, peut-être arpenter ceux-ci sur une certaine distance avant de te dire que ce serait une bonne idée de rebrousser chemin. Quelque chose dans ce goût-là. Tu n’as pas la témérité ni la fougue de l’aventurier avide de connaissances. Tu avances, pas après pas, à ton rythme, pour découvrir un secret de plus par-ci, quelque chose de nouveau par-là.
Rien d’extraordinaire.
Tu ne fais jamais rien de bien extraordinaire, de toute façon. Tu n’es pas là depuis assez longtemps pour te le permettre.

Tu soupires un peu. Il est encore tôt, pour autant que tu puisses en juger. Tu as donc toute la journée devant toi pour jouer les simili-explorateurs. Sans rien. Personne. Personne pour te regarder. Personne pour te demander quelque chose. Tu sors ton matériel de dessin, assez rudimentaire, de ta sacoche. Quelques feuilles. Une planche de bois, lisse, qui te sert de support. Quelques fusains, qui ont très vite achevé de noircir la poche dans laquelle tu les avais rangés. Bah.
Ça se rattrape. Assez difficilement, certes, mais ça se rattrape. Et au pire, ce n’est qu’une poche. Ce n’est pas la fin du monde s’il y a des taches dedans. Cette sacoche en a vu d’autres, en la dizaine de jours qui comptabilise ton existence.

Tu commences à marcher, en regardant autour de toi. Un peu partout sur ta feuille, tu croques ce que tes yeux perçoivent. En petit, ou en plus grand. Tu peaufines avec des détails que tu ne remarques qu’une fois t’être approché de l’endroit que tu as pris pour cible. Parfois, tu préfères une vue plus générale. D’autres, tu dessines carrément, assez grossièrement, les contours imaginaires de la forêt. Tu n’es certainement pas le premier à faire ça, et tu ne seras certainement pas le dernier, mais tu n’es pas venu ici pour réfléchir à la question.
Tu te contentes de continuer, tranquillement, tes croquis, rebroussant parfois chemin pour être sûr de ne pas trop t’éloigner. Tu n’as pris aucun système de repère, à part tes dessins qui représentent ce que tu as déjà vu, mais aux abords de cette forêt, les plantes ont tôt fait de toutes se ressembler.

Tu restes prudent. Tu l’as toujours été, de toute façon.







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Mar 2 Aoû - 10:40
Where dark woods hide secrets
La forêt des rêves brisés n'est autre que le refuge de ton corps laborieux. Mystérieuse créature mêlant la fragilité de l'humanité et l'immortalité du phénix, tes courbes s'enfoncent au coeur de cette nature, se mouvant gracieusement et s'unissant à l'irrégularité des branches de ces troncs marqués par la vieillesse. Forêt robuste faisant face à ce désert dont tu fus victime le jour de ton arrivée, elle se plaisait à t'observer lors de tes nombreux et incessants passages. Un petit sillon de plumes d'un crépuscule éblouissant décorait vivement le sol, symbolique du passage du bel hybride que tu étais sur le point de succomber à ton immolation.

Te voilà réconforté contre le support d'un tronc centenaire, tes imposantes ailes écrasées sur le sol et scintillant de mille feux tandis qu'un halo d'un vif orangé enveloppait voracement l'entièreté de ton corps. Les prunelles closes d'éreintement, quelques halètement franchirent tes lèvres entrouvertes, témoignant de l'épuisement conféré par ce passage si haï de ton être. Paraissant d'une douleur inouïe, il n'en était rien, simplement épuisant à te faire t'effondrer à l'instar d'un monument ayant subi la puissance des aléas de la nature. Une expression fiévreuse vint tordre la beauté de ton visage immaculé et à la blancheur presque affriolante. Quel état déplorable pour la créature si gracieuse et artistique que tu étais.  

Isolé dans l'ombre de la forêt des rêves brisés, tu attendais patiemment la "finalité" de ton existence qui renaitrait de nouveau, incessamment en quête d'une perfection sans doute inaccessible. Tu étais prisonnier de l'infinité de cette boucle se plaisant à recommencer encore et encore. Le calme de la nature participait à l'apaisement de ta déchirante fatigue. Presque insoutenable, elle t'avait voluptueusement plaqué sur le sol terreux, racineux et quelque peu boisé. Tes futures cendres ne tarderaient pas à jouir de la fraîcheur et de la dureté de ce dernier.
Where dark woods hide secrets. / Libre - Jour 85 694915LoubnaAbidar
Feat Kauko ♥
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Kauko
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Kauko
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Lun 29 Aoû - 19:14







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Figé à quelques mètres de l’imposante silhouette, tu restes là, silencieux, osant à peine respirer. Tu ne sais toujours pas ce qui t’a fait te retourner en entendant ce bruissement si caractéristique. Tu sais encore moins pourquoi tu as suivi le sillage de cette silhouette floue, ni pourquoi tu t’es, au final, approché aussi près. Une vingtaine de mètres. Un record, en soi, quand on te connaît bien. Tu tritures machinalement tes manches, tes fusains, tu cornes les coins de tes feuilles, nerveux, ne sachant que faire. D’un côté, ta gentillesse te crie d’aller voir, de demander si tout va bien. Elle te crie d’être ce que tu es, gentil, prévenant. D’un autre, ta timidité enserre ta gorge, la peur qui s’était logée quelque part derrière ton cœur est revenue pour t’étrangler et te nouer le ventre.
Tu restes là, inerte.
Incapable du moindre mouvement, et tu te demandes.

Tu t’interroges.
Pourquoi donc ta curiosité doit t’attirer ainsi vers les seules entités qui, en ce bas monde, te font peur ? Tu te mordilles la lèvre, passes d’un pied sur l’autre, regardant autour de toi. La nervosité monte, comme si elle attendait de déborder, de passer au-dessus de ta tête pour te noyer. Tu détestes ce sentiment. Ta gorge se serre un peu plus.
Tu ne la connais pas, cette personne, à environ vingt mètres de toi. Tu ne sais pas ce qu’elle fait là. Tu ne connais pas son nom. Tu ne lui as jamais parlé, n’as jamais appris à la connaître, et pourtant, comme toutes les autres, elle t’effraie sans que tu puisses y faire quoi que ce soit, savoir pourquoi. Au milieu des arbres, toi qui te sentais si calme, si bien. Toute l’assurance que tu as construite au fil de tes croquis, te convainquant que tu ne pourrais jamais te perdre puisque tu reconnais si bien tous les détails des paysages qui t’entourent, tu l’as laissée s’effilocher en suivant cette silhouette, et maintenant tu ne sais pas comment en rembobiner le fil.
Tu as peur et ton cœur pulse dans ta poitrine, comme s’il voulait te casser les côtes, déchirer ta peau et se déloger lui-même de ta cage thoracique.
Et ça fait mal.
Parce que tu ne sais pas comment effacer la peur ni comment aborder la silhouette qui a l’air de t’attendre, là, à ces quelques vingt mètres de toi.

Tu fais du bruit, quand tu te tournes pour regarder autour de toi, chercher le chemin que tu as pris pour venir, mais tu le repères à peine parce que tu n’y prêtes pas attention. Tu es perdu, Kauko, et tu détestes ce sentiment, tu voudrais le voir partir.
Une des tes feuilles t’échappe. Elle file, emportée par un courant d’air, elle s’éloigne de toi, se rapproche de la silhouette. Oh, tu aimerais tellement, tellement récupérer cette feuille et tout ce que tu as gribouillé dessus d’une main experte mais tu n’oses plus faire un mouvement. Tu n’oses pas faire un premier pas et avancer, tendre la main pour récupérer le rectangle de papier alors tu restes là, tes yeux passant alternativement de la silhouette à tes croquis.

Et la peur ne part pas, la peur est toujours là et tu continues de gratter la peau autour de tes ongles, de tirer sur le tissu de tes manches et de passer d’un pied sur l’autre sans oser décrocher un mot, la gorge encore piégée par ce qui ressemble fort à une vague envie de pleurer.
Tout doucement, tu commences à te résigner, à te dire que tu ne récupéreras pas cette feuille de papier.









HRP : pardoooooooooon pour le temps de réponse atroce, je devrais pouvoir être plus régulière maintenant ;; ♥
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