| | Date d'inscription : 27/07/2016 | Dim 11 Sep - 19:46 bazar ambiant .psd Juste paske j'aime totoshop. Je mettrais peut-être des textes, quand j'aurai pas la flemme et parce que j'ai une "banque de textes randoms" assez bien fournie.
Puis une bannière, paske voilà : https://i.imgur.com/Lca0eY4.png |
| | | Date d'inscription : 27/07/2016 | Lun 12 Sep - 12:27 Je vous avais promis des teeeeextes. Alors je vous laisse découvrir celui-ci, qui est sous spoiler paske c'est plus simple. - Spoiler:
Indifféremment Avec le temps, il paraît qu’il y a des choses qui deviennent évidentes.
C’était ce que Leland, dix-sept ans, les yeux verts et les cheveux châtains, se demandait, perché en haut de cet amphithéâtre à regarder la personne qui, perchée sur l’estrade, préparait sans doute un cours pour les quelques deux cents élèves qui allaient bientôt s’installer le long des gradins pour écouter. Leland n’était pas là par hasard. Il savait très bien pourquoi il était là, ses parents, en revanche, n’en avaient aucune idée – ou peut-être se doutaient-ils de quelque chose et laissaient leur fils tranquille.
Leland cherchait des réponses. Aux questions dont ni ses parents, ni le conseiller du lycée, ni même son prof de maths ne connaissaient les réponses. Lui-même ne connaissait pas les potentielles réponses à ces interrogations, et il n’était plus vraiment question de la logique qui oblige à remplir une baignoire qui fuit sans appeler un plombier avant.
Leland sourit vaguement, l’espace d’un instant, un petit rictus nerveux et fugace. Cette remarque au professeur de maths concernant son exercice avait déclenché un fou-rire dans toute la classe, et lui avait valu une heure de colle. Ainsi qu’un livre d’énigmes offert par le professeur vexé.
Leland restait là, en haut de l’amphithéâtre, invisible pour quiconque se trouvait sur l’estrade et dans les dix premiers rangs, et il comptait bien rester invisible.
Il ne savait pas comment s’y prendre. Il allait plus ou moins aller aborder une parfaite inconnue pour lui poser des questions, somme toute très intimes, et plus il y réfléchissait, moins Leland trouvait que c’était une bonne idée. Avait-il vraiment besoin de ces réponses ? Ses parents avaient répondu à bien des questions, toutes celles qu’il avait pu leur poser quand il était plus jeune, mais sur certains points, ils n’avaient formulé que des hypothèses.
Leland était un enfant adopté. Sa mère biologique avait accouché sous X, préféré confier le bébé à l’adoption plutôt que… que quoi ? C’était l’une des questions auxquelles Leland voudrait des réponses. Mais là, caché au fond d’un amphithéâtre de faculté, il se demandait si c’était finalement une bonne idée, il se demandait ce que ça changerait d’avoir ces réponses. Ses parents ne lui avaient pas caché qu’il avait été adopté, ils avaient attendu qu’il soit assez grand pour comprendre avant de le lui annoncer.
Mais avec eux il ne s’était jamais senti différent, il se sentait comme n’importe quel enfant avec ses parents, comme s’il n’y avait jamais eu cette barrière de l’ADN, même si sa mère avait les yeux bleus, son père les yeux bruns, et lui les yeux verts.
Est-ce que l’ADN comptait, au final ?
Leland soupira machinalement, continua de regarder cette femme en pleine préparation de cours sur l’estrade de l’amphithéâtre. Deux ans. Ça lui avait pris deux ans pour la retrouver, et elle était presque à la porte d’à côté. Deux ans plus tôt, il avait eu cette curiosité, paraissait-il normale chez tous les enfants adoptés, de retrouver au moins l’un de ses parents biologiques. Il avait commencé par vouloir chercher sa mère, ce qui lui semblait le plus logique et le plus simple.
Ça ne lui avait pris que deux fois trois cent soixante-cinq jours, sans compter les heures où il était à l’école et ne pouvait pas faire grand’chose d’autre qu’écouter son prof de maths leur dire de remplir une baignoire qui fuit à raison d’un litre deux par heure.
Au bout de deux ans de recherche, il avait finalement trouvé sa mère. En tout cas, il croyait que c’était elle, mais il ne pouvait pas vraiment être sûr. Les dates concordaient, cela dit, et il avait pu discuter via des chatrooms avec d’autres enfants adoptés qui cherchaient leurs parents.
A chaque fois qu’il leur avait parlé, il avait ressenti la même chose : tous ces enfants voulaient presque désespérément connaître leurs parents et pouvoir leur parler, échanger quelque chose avec les personnes qui les avaient conçus, avoir un moment en compagnie des personnes avec qui ils partageaient 50% de leur ADN. Ou bien c’était juste de la curiosité, ou une demande des parents adoptifs qui voulaient que leurs enfants « connaissent leurs racines ».
Leland avait entamé le processus seul, sans en dire un mot à ses parents. Il les considérait comme ses vrais parents. Après tout, c’était eux qu’il avait appelés papa et maman pendant des années et qu’il allait continuer d’appeler ainsi, c’était eux qui avaient cherché des cadeaux d’anniversaire dans des magasins pendant des heures, organisé les vacances au bord de la mer, regardé s’il n’y avait pas de monstre dans le placard…
Plus il restait là, perché, caché en haut de l’amphithéâtre, à observer sa mère biologique de loin, moins il se sentait proche d’elle. Il avait fait deux ans de recherches assidues, espéré de temps en temps qu’il la retrouverait, et quand il l’avait enfin trouvée, c’était le grand vide.
Pourquoi lui poser des questions ? Si elle l’avait abandonné, c’était qu’il y avait une raison. Leland ne lui en voulait pas de l’avoir confié à l’adoption, il comprenait le geste et se doutait des raisons qui peuvent pousser une femme à abandonner son propre enfant.
Mais il ne se sentait absolument pas proche d’elle, alors qu’elle lui avait donné naissance. Pour Leland, cette femme occupée à préparer un cours sur l’estrade de l’amphithéâtre n’était qu’une étrangère de plus et il ne savait pas pourquoi il était là depuis aussi longtemps.
Il l’avait finalement trouvée, mais il n’avait pas envie d’aller la voir. Il n’avait pas envie d’aller la connaître, simplement parce qu’elle lui était étrangère et qu’il ne sentait aucun lien particulier avec elle, il ne ressentait pas cette connexion étrange dont parlaient les autres enfants adoptés sur les chatrooms. Il ne ressentait rien de particulier pour cette femme, c’était comme s’il allait dire bonjour à une voisine ou à la boulangère.
Rien de particulier. Juste un bonjour. Aucun « effet aimant », aucune envie de serrer les bretelles de son sac à dos, de se dandiner d’un pied sur l’autre pour finalement dire « maman ? » d’un ton peu assuré.
Ce n’était pas elle sa « maman ». C’était sa mère, tout au plus, mais sa vraie maman c’était Christine Murphy, celle qui lui disait de faire attention en traversant la rue tous les matins quand il partait pour le lycée en attrapant une bouteille d’eau sur le plan de travail.
Le menton caché dans le creux de ses coudes, toujours planqué en haut de l’amphithéâtre, Leland continuait d’observer le manège de la professeure d’un œil et d’un cœur neutre. C’était sa mère, et c’était tout. Il ne savait pas comment il était censé réagir, ni s’il devait culpabiliser de ne pas vouloir qu’elle intègre sa vie comme d’autres pouvaient le souhaiter contre tout l’or du monde. Il ne se sentait pas horrible, ignoble, de ne considérer cette femme que comme sa mère. Après tout, elle n’était pas… grand’chose d’autre.
L’adolescent ne savait pas vraiment comment formuler ses pensées alors qu’il cherchait une solution, plus pour sortir de l’amphithéâtre sans se faire repérer qu’autre chose, à propos de cette femme avec qui il ne faisait que partager la moitié de son ADN.
L’ADN, ce n’est qu’une succession de protéines, non ? Adénosine, guanine, cytosine, et thymine. Avec un nouveau soupir, Leland finit par faire comme tout le monde le lui avait si bien conseillé, autant à l’école que dans les chatrooms, ou bien dans le salon devant un navet avec ses parents : fais comme tu le sens.
Il ne sentait rien de particulier. Il avait juste l’impression d’être un voyeur et d’observer une étrangère avec qui il n’avait aucun lien.
Leland finit par se lever, et sortir discrètement de l’amphithéâtre en refermant la porte avec d’infinies précautions pour ne pas être repéré.
La vie allait continuer, indifféremment.
|
| | | Date d'inscription : 27/07/2016 | Sam 1 Oct - 20:20 J'ai décidé de faire Inktober(fest). DONC. Alors, déjà, j'utilise cette magnifique petite liste : https://i.servimg.com/u/f97/13/92/87/40/319c7410.jpg (parce que sinon je sais que je m'y mettrai jamais).
Et du coup, premier dessin. "Fast", ou comment mettre un chrono de 5min pour un dessin.
- Spoiler:
|
| | | Date d'inscription : 13/07/2016 | Sam 1 Oct - 20:42 Tant de talent vwtkv. Jpp. Je veux en voiiiir plus |
| | | Date d'inscription : 27/07/2016 | Dim 2 Oct - 15:05 |
| | | Date d'inscription : 27/07/2016 | Lun 3 Oct - 10:58 Blblbl, Inktober jour 3 - Spoiler:
|
| | | | | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|